Un moment charnière pour le projet de reboisement à Madagascar, la pérennité et la continuité à poursuivre le reboisement de quelques deux milles hectares sont-elles assurées ? Malheureusement non, les soutiens financiers à ce jour sont insuffisants.
4’000 hectares ont déjà été reboisés avec des espèces forestières endémiques et autochtones selon l’historique de la région : Teck, Palissandre, Acacia, Khaya, Terminalia et Eucalyptus.
Aussi faut-il rappeler qu’en 2010, au lancement du projet pour la création d’un « centre de formation et de développement forestier » EcoFormation avait pour objectif de reboiser une ex-forêt primaire de 6’000 hectares. Pour atteindre cet objectif nous avons organisé la formation d’apprentis aux métiers de pépiniériste-forestiers, la production annuelle de 1’200’000 plants et nous avons impliqué les populations locales pour le reboisement de leur région au rythme de 700 hectares/an.
Objectif partiellement atteint, toutefois une solution initialement intégrée au concept était prévue pour que le projet soit pérenne, certes avec quelques hectares en moins, nous allons valoriser le travail de reboisement par la vérification de la zone reboisée (4000 hectares).
Qu’est-ce que cela veut dire ? Chacun sait que la forêt séquestre le CO2 que nous émettons, par photosynthèse le carbone est retenu par les végétaux, en l’occurrence les arbres pour constituer le tronc et la couronne foliaire, l’oxygène est rejeté dans l’atmosphère.
Cette opération de transformation du CO2 en Carbone et en Oxygène est mesurable annuellement en fonction de l’accroissement des arbres, hauteur et diamètre du tronc, plus volume de la couronne foliaire. Ainsi par hectare nous pouvons mesurer le nombre de m3 de bois acquis d’année en année ; soit les tonnes de CO2 séquestrées chaque année pour l’accroissement des arbres (tCO2/ha).
Le tronc se mesure avec un grand pied à coulisse et un appareil de mesure pour déterminer la hauteur (clinomètre) et estimer l’ampleur de la couronne foliaire.
En conclusion, ce que les experts du TUV SUD (société de verification) doivent valider c’est le nombre de tonnes de CO2 séquestré annuellement par les arbres replantés pour assurer leurs croissances. Ces tonnages de CO2 séquestrés seront confirmés par des certificats « crédit carbone » à commercialiser sur les marchés qui sont dans l’obligation de compenser les émissions excédentaires.